used to laugh together. (r)

we used to laugh and some live in better

crédit/ tumblr ✰ j-p verdin/lyrics.
C’est le silence absolu. Juste le bruit des pas de visiteurs vient troubler cette quiétude, mais tu en fais complétement abstraction comme d’habitude. Le musée est l’un de tes endroits de prédilection depuis une paire d’années et même si tu en connais les moindres recoins, les moindres œuvres, tu ne te lasses jamais de les observer encore et encore. Petite déjà, tu imaginais une histoire pour chaque tableau, pour chaque panel de couleurs, ça te faisait sourire, ça te faisait rêver. Aujourd’hui, cette ambiance t’apporter le réconfort personnel dont tu avais besoin et ses œuvres te donnait l’inspiration pour les chapitres de ton premier manuscrit. Stylo à la main, ta plume glisse sur le papier comme si les mots s’écoulaient de ton encre de chine tel le prolongement de ton bras. L’écriture avait toujours été une seconde nature pour toi, une manière de t’exprimer, de poser tes idées, de laisser grandir ton sens de l’imagination tout en ne lui donnant aucune limite. Tu avais quitté de bonheur le domicile que tu partageais avec ton frère et sa nouvelle petite amie – une jeune femme qui ne faisait pas réellement l’unanimité de tout le monde – et pour éviter de croiser cette dernière tu avais pris la décision de sécher le petit déjeuner traditionnel du vendredi matin. Seul jour de repos de ton frère ces deux derniers mois. Tu pouvais déjà sentir sa colère de loin mais tu saurais te faire pardonner en temps et en heure. D’où ta présence au musée de la ville, à l’allure que tu le fréquentais tu avais opté pour prendre la carte illimité à l’année. En y songeant tu esquisses un sourire amusé au coin de la bouche tout en poursuivant ton écriture. Juste devant toi, un rire de petite fille t’arrache à ta réflexion. Ton regard couleur écorce se pose sur la gamine avoisinant à peine les dix années. Elle est souriante alors que sa mère la tient par la main en lui chuchotant des mots à l’oreille. Dès lors, ta mémoire fait ressurgir une vision similaire où toi-même et ta mère vous visitiez le musée. Tu lui tiens la main, en lui exposant ton idée d’histoire d’un tableau mystérieux. Vous échangez un sourire avant qu’elle ne te prenne dans ses bras pour te murmurer combien elle t’aime et combien ton imagination déborde d’idées et d’énergie. La gamine rigole de nouveau et te ramène au présent. Tes mains tremblent, ton souffle se fait plus dur. Tu fermes les yeux pour te concentrer uniquement sur le silence, comme tu le fais d’habitude lorsque tes crises d’angoisses apparaissent. Après quelques minutes, elle semble s’être évaporée mais tu préfères prendre les devants et quitter les lieux. Une fois dehors, tu passes une main dans tes cheveux comme pour chasser se souvenir, le mettre derrière toi. Ton cellulaire bourdonne telle une abeille dans la poche de ta veste de saison. Un message venant tout droit de Cora qui te propose de manger avec elle ce midi. Ta cousine était stagiaire pour un grand magazine de mode, un job qui lui convenait à ravir. Lui répondant par la positive, tu lui renvoies un message afin de filer en direction du métro pour la rejoindre au Gotham. Le chemin fut quelque peu mouvement car les heures de pointe de l’entre deux approchaient à grands pas. Pour autant, tu arrivas comme prévu un peu en avance. Poussant la porte du restaurant, tu demandas une table pour deux avant de t’installer. Tu t’accoudes à la table en regardant un bref instant les passants au travers de la fenêtre, alors que le serveur vient apporter deux cartes des menus. Tu le remercies d’un sourire entendu, en regardant le menu du jour proposé. Ce n’est pas que mais rien d’y songer, ton ventre réclame famine pour avoir loupé le repas la veille au soir. La sonnette de la porte du restaurant retentit et Cora approche en ta direction, toujours son éternel sourire aux lèvres. Tu te lèves pour la prendre dans ses bras, heureuse de la voir. « Je suis contente de te voir. ».

Son regard était perdu devant les phrases qu'elle venait d'écrire quelques minutes auparavant. Elle ne cessait de se relire, mais son esprit était ailleurs et après une ou deux lignes, elle se surprenait à rêvasser. D'un coup brusque de la main, elle referma son ordinateur portable et soupira longuement. Depuis quelques jours, elle n'arrivait plus à rien. Elle s'était pourtant promise de rendre ce dossier à temps chez Vogue, mais plus rien ne voulait sortir de son esprit. Tout le monde comptait sur elle et si elle voulait continuer à faire bonne figure pour ne pas se faire renvoyer, elle se devait de faire abstraction de tout ce qui l'entourait pour pouvoir pleinement se concentrer. Mais il n'y avait rien à faire. Assise en tailleur sur les devants de son lit, elle recula son ordinateur pour se laisser tomber en arrière et ce, tout en soupirant longuement. Mademoiselle, vous allez bien ? Cette voix féminine qu'elle entendait depuis sa naissance la fit se redresser. Oui, ne vous inquiétez pas Dolorès. Dit-elle en lui adressant un joli petite sourire qui se voulait rassurant. La dénommée Dolorès s'apprêtait à retourner au travail quand une petite voix derrière elle lui posa une question. Dites, mon père est encore ici ? Prenant son chiffon entre ses mains, la française baissa la tête, presque navrée. Oh non mademoiselle, il est parti il y a maintenant une bonne heure. A cette réponse, Cora fit la moue. D'accord, merci. Elle se leva de son lit et prit son téléphone portable en main. Elle pianota sur celui-ci et après quelques secondes, un message venait de s'envoyer. Prenant son sac à main déposé auparavant à côté de son lit, elle le glissa sur son épaule et marcha d'une démarche fluide et élégante vers l'ascenseur. Si mon père revient, dites-lui que je suis sortie déjeuner avec Ana. Cora appuya sur le bouton et les grandes portes métalliques s'ouvrirent devant elle. Elle s'engouffra dans la cage d'ascenseur et sourit une dernière fois à sa bonne qui acquis légèrement de la tête. Une fois dehors, elle couru quelques mètres pour attraper un taxi qui directement l'emmena vers le Gotham Bar, endroit où les deux cousines avaient l'habitude de se retrouver déjeuner et parler des dernières nouvelles. Ayant toujours été très portée sur la valeur qu'est la famille, Cora a de la chance d'entretenir une excellente relation non pas seulement avec son père, mais également avec ses cousins. C'est en quelque sorte la seule vraie famille qu'il lui reste depuis que son oncle et sa tante sont tout les deux mort lors de l'attente qui a touché les tours jumelles de New-York. Cet événement, qu'aucun des américains n'oubliera a énormément affecté sa jeune cousine, Ana. Après seulement quelques minutes, le taxi déposa la jolie blonde devant le bar/grill. Par la fenêtre, elle vit que sa cousine se trouvait déjà là et culpabilisa quelques peu de la faire attendre. En entrant dans le bâtiment, une sonnette retentit, annonçant son arrivée. Elle se rua directement vers Ana qui automatiquement se leva pour la prendre dans ses bras. Moi aussi ma belle. Tu m'attends depuis longtemps ? Dit-elle en desserrant son étreinte pour prendre place sur la banquette. J'ai sans cesse l'impression que je te fais tout le temps attendre, je suis désolée.