✤ Regrets collect like old friends.
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Chapitre 1. « La main qui berce l'enfant est la main qui domine le monde.« Je vous déclare donc mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. » Voilà c’est ici que tout commence. Vous voyez les deux bruns devant l’autel ? Eh bien ce sont mes parents. Mon père était un célèbre avocat, je pense qu’il était là pour aidés les ordures à s’en sortir plutôt que pour faire régner la justice. Ma mère, elle, était la mariée simplement parce que ses parents pensaient qu’elle serait bien au bras d’un Donati. Il avait de l’argent. Il était plus que riche en fait. Et il avait un faible pour les jeunes femmes. Ma mère avait dix ans de moins que mon père et quand elle a été mariée de force en quelque sorte elle n’avait que seize petites années alors que lui avait déjà vingt-six ans. Le mariage de Magdalena et d’Aaron Donati n’a pas été des plus heureux bien au contraire, mon père passait son temps avec d’autres femmes, trouvant sa femme trop coincée, trop frigide, trop gamine, elle ? Eh bien la pauvre femme pleurait toutes les larmes de son pauvre petit corps chaque jour. Puis un jour elle est tombée enceinte, elle avait dix-sept ans soit un an après son mariage. Ce bébé c’était une bénédiction pour elle, un petit ange qui l’aimera autant qu’elle l’aimera, mon père n’était pas vraiment ravi mais bon il fallait bien qu’il fasse une progéniture pour assurer le nom des Donati. Pendant neuf mois mon père était présent au bercail, attendant que sa femme expulse ce bébé qu’elle attendait. Croisant les doigts pour que ce soit un garçon et qu’il ne soit obligé de supporter qu’une seule grossesse. C’est donc dans la nuit du premier mai, à quatre heure du matin, que les cris d’un petit garçon, moi en l’occurrence, se firent entendre dans toute la maternité. Ma mère était tremblante et en pleure alors que mon père posait sa main sur l’épaule de sa femme.
« Il est magnifique. » Le papa était ému pour la première fois de sa vie et sa femme ne le voyait pas de la même manière désormais, serrant une des mains de son mari elle sourit.
« Bonjour mon petit chéri. Mon petit Mattéo Aaron Donati. » Mon père voulait que son prénom apparaisse dans celui de son fils, j’ai eu de la chance je l’ai porté qu’en second prénom. Les semaines, les mois et même les années sont passées après cela. Mes parents ne s’entendaient plus vraiment, mon père ramenait des femmes chez lui alors que ma mère s’enfermait dans ma chambre avec moi, elle dormait dans mon lit et me serrait toujours dans ses bras d’adolescente. Divorcée ? Personne ne divorce d’un Donati, absolument personne. Cette famille c’est comme une maladie, elle s’accroche, s’imprègne dans vos tissus et vous étouffe dans votre sommeil alors que la veille tout allait bien. Ma mère n’était pas dupe elle ne pouvait pas partir, il me volerait à elle et elle ne pouvait pas le concevoir. J’étais un petit garçon très intelligent, sachant déjà lire, jouant très bien du piano, mon père me forçait à faire toutes ses tâches alors que je préférais jouer dehors avec mes copains de quartier. Un Donati ne joue pas avec le reste du monde il me répétait cela sans cesse. Je n’étais pas un prince mais presque. A Rome tout le monde connaissait mon père, toute l’Italie en fait connaissait les Donati. Tout à changer le lendemain de mes six ans. Ma mère était assise dans les escaliers en pleurs, je me suis approché et j’ai attrapé ses mains en douceur.
« Maman. Ça va ? » Non ça n’allait pas mais j’étais encore qu’un petit garçon je ne m’en rendais pas vraiment compte. Je n’ai pas compris la suite des évènements, notre voisin est venu soutenir ma mère, je suis resté avec sa fille de cinq ans et j’ai ri pendant au moins deux heures avec elle, courant dans les pièces de la grande maison. Puis je l’ai entendu, j’ai entendu la phrase qui m’a glacé le sang.
« Il est mort… Monsieur Donati est mort. » J’ai cessé de rire et j’ai enfin compris, mon père était malade depuis quelques jours et ce matin même il n’avait pas pu se lever du lit, il était mort dans la nuit. Je crois que c’est à ce moment précis que ma vie de petit garçon à prit fin, je savais que je devrais me charger de ma mère désormais. Aujourd’hui je pense que ma mère a tué mon père avec l’aide du voisin, ils l’ont fait pour qu’elle soit enfin libre et qu’elle hérite des biens de la famille Donati. Mais à cette époque-là je ne le savais pas, je pensais qu’il avait attrapé une maladie contagieuse et que nous aussi nous allions mourir. Une autre vie à commencer quand le cercueil est rentré en terre.
Chapitre 2. « L'amour naît de rien et meurt de tout ; on s'aime sans raison, on s'oubli sans motif. »Mon père était mort et ma mère commençait sérieusement à changer. Bien sûr je comprenais que la tristesse faisait d’elle une autre femme mais tout de même pas à ce point-là. Elle était devenue plus froide qu’avant, elle buvait beaucoup. Non je n’ai pas eu de mère violente ni morte saoule mais c’est vrai que lorsqu’on est enfant ça fait bizarre de voir l’être le plus important de votre vie entouré de cadavre de bouteille de whisky alors qu’elle n’avait jamais bu de sa vie. Moi ? Eh bien je trainais toujours avec ma petite voisine Leila. J’ai d’ailleurs grandis à ses côtés, ma voisine était ma bouée de sauvetage, ma meilleure amie, ma confidente, mon âme sœur amicale. Cette jolie brune était toujours en train de rire je crois que j’avais eu le coup de cœur pour elle quand j’avais six ans. Vous savez bien ce petit béguin d’enfant, je lui tirais les nattes, je lui faisais des bisous sur la joue avant de devenir rouge comme une tomate. C’était ma petite princesse, elle avait juste une année de moins que moi mais ça m’était égal elle était ma protégée, personne ne devait la toucher sans mon accord sinon je cognais dessus. Les années ont passés aussi rapidement que les premières, aux côtés de Leila la vie était paisible, douce, pleine de surprise et de tendresse. Bon dieu que je l’aimais cette fille. Mais ce n’était pas aussi simple pour elle comme pour moi, j’étais qu’un gamin sans expérience, elle une jeune femme timide. Coincés par une vie de famille difficile autant pour l’un que pour l’autre.
« Donati tu vas me le payer ! Je vais te tuer !!! » Ça c’est Leila qui se met en colère, gentiment, parce que je viens de lui jeter de l’eau dessus. On a quinze et seize ans et je joue avec elle dans son jardin au bord de sa piscine.
« Tu ne peux pas chaton tu m’aimes trop tu serais seule sans moi. » Je me mets à rire alors qu’elle me court après. Cette saleté se jette sur mon dos, accrochant ses jambes autour de ma taille, je perds l’équilibre et on tombe ensemble dans l’eau. Riant aux éclats on reprend tout doucement notre souffle alors qu’elle se trouve le dos contre le rebord de la piscine. Elle était divine. Les cheveux mouillés, le mascara qui coulait légèrement sur ses joues, son sourire étincelant et son regard si étincelant. Je me suis approché d’elle en douceur avant de poser mes lèvres sur les siennes. Mon premier baiser je m’en souviendrais comme si c’était hier. Ses lèvres étaient douce, elles avaient un goût de fraise, mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, ses mains se sont placés autour de ma nuque alors qu’elle se perdait dans ce baiser qui prenait plus de passion au fur et à mesure des secondes passaient. Puis j’ai relâché en douceur mon emprise sur ses lèvres, mes bras encerclant sa taille, la retenant contre mon torse.
« Je voudrais pouvoir te dire que je suis désolé mais… Je ne le suis pas. Je… » Elle ne me laissa pas le temps de finir qu’elle s’est accrochés à mes lèvres pour me faire taire. Ce baiser dans cette piscine n’a pas été le dernier, oh ça non, Leila et moi c’était une histoire d’amour. Un amour si intense qu’il nous consumait autant l’un que l’autre. Je ne voyais pas la vie sans elle, je ne voyais pas une seule seconde sans elle. Là où elle était, j’étais, notre petite différence d’âge n’était pas un problème, nous avions les mêmes amis autant masculin que féminin, personne ne me draguait, personne ne l’approchait, nous étions complémentaire comme une pièce d’un même puzzle qui s’emboite parfaitement bien. Le bonheur. Sauf pour nos chers parents qui n’ont pas compris que nous étions ensemble, on se cachait sans arrêt pour éviter les reproches et nous comptions partir le jour de ses dix-huit ans pour se marier en France. Nous étions amoureux alors pourquoi attendre franchement ? La nuit de mes dix huit ans j’ai voulu passé la soirée qu’avec Leila, ma mère était partie chez mes grands-parents et le père de la jeune femme était dans un séminaire sur je ne sais quoi. Nous avions la soirée rien que nous, la nuit rien que pour nous. Notre désir a été maître de toute notre nuit, nous avons fait l’amour avant de nous endormir dans les bras l’un de l’autre. Le lendemain matin je la dévorais des yeux, j’étais heureux, bien plus que quiconque, sur mon visage un sourire trônait comme si j’avais avalé une ampoule. Je déposais ma tête au creux de son cou alors que je lui murmurais de tendre je t’aime. Puis… La porte s’est ouverte à la volée montrant ma mère et son père rentrés de voyage. Nous venions de nous faire découvrir et au vue de leur visage on allait en prendre pour notre grade.
Chapitre 3. « Un mensonge ne peut jamais être effacé. Même la vérité n'y suffit pas. »U.C.
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