✤ look into my eyes, it's where my demons are...

✤ Regrets collect like old friends.

Ma vie n’as jamais été particulière. J’ai grandi dans une famille aimante avec un grand frère et deux petites sœurs. La famille américaine type. Je suis né à New-York et d’aussi loin que je m’en souvienne je n’ai jamais quitté cette ville. On allait toujours au même endroit en vacances. Les Hamptons. Uniquement parce que grand-père avait une vieille maison là-bas, au bord de l’océan. C’était les vacances traditionnelles de l’été. Lorsque mon père n’avait pas trop de boulot, il venait nous rejoindre. Mais plus les années passait, moins il venait. Toujours trop pris par son travail. Je finirais par apprendre qu’il était également trop pris par sa maîtresse. Cette histoire aura détruit le mariage de mes parents. J’avais dix-huit ans lorsque le divorce a été prononcé. Mes petites sœurs sont restées chez maman, comme moi. On a pu garder l’appartement de New-York au moins. Mais finis les vacances dans les Hamptons. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à travailler dans un petit café près de Central Park, pour aider ma mère avec les finances. Une vie bien tranquille. Je ne dirais pas que j’ai particulièrement été affecté par le divorce de mes parents. Je ne me suis jamais bien entendu avec mon père. Cela ne me faisait ni chaud, ni froid qu’il ne soit plus à la maison. Je préférais voir ma mère heureuse. Un an après le divorce, elle a rencontre un autre homme. Lui je l’appréciais. Il a tout fait pour bien s’entendre avec moi et il a tout de suite veillé sur mes petites sœurs. Au Lycée, je faisais parti des populaires sans forcément me faire remarquer. C’est là-bas que j’ai commencé à fumer et que j’ai rencontré l’un de mes meilleurs amis aussi. On passait tout notre temps ensemble. On était les inséparables comme pouvait dire nos professeurs. Toujours fourrer ensemble. Toujours en train de faire des conneries. Pourtant nous ne négligions pas nos études. C’est d’ailleurs durant ma dernière année de Lycée que j’ai finis par trouver ma voie. Je voulais devenir professeur. Professeur de Littérature pour être précis. J’ai toujours aimé les livres. Depuis l’âge de dix ans, je dévore un livre par semaine ou presque. Je me suis lancer dans les études et j’ai obtenu mon diplôme avec d’assez bonnes notes. J’ai commencé à enseigner au Lycée. Puis il y a trois ans, j’ai décidé de changer d’horizon pour devenir professeur à l’Université. C’est à ce moment-là que Daphne est entré dans ma vie.

« Mesdemoiselles, Messieurs, bienvenu en première année de Littérature américaine. » Je me sens nerveux. Je ne vais pas le cacher, c’est mon premier cours à l’Université et je me sens nerveux. Au Lycée, les choses était bien plus facile, les élèves bien plus jeunes. Là, j’ai affaire à un tout autre public. Je suis nerveux, mais j’essaye de ne pas le montrer. Tout le monde s’installer et mon regard ce pose sur cette jolie rousse au troisième rends. Je l’ai déjà vu. C’est moi qui étais présent pour son entretien d’entrée. Elle m’avait totalement soufflé. Je n’ai jamais vu une jeune femme aussi motivée et aussi déterminée pour faire des études. Elle à décrocher sa place ici haut la main et la voilà dans mon cours. Lors de son entretien elle n’était pas sûre de son orientation. Visiblement elle a choisie la littérature. Son regard capte le mien et j’ai l’impression de perdre pied. Waouh. Ca ne va pas cela. Il ne faut pas que je m’intéresse à une élève. Oui elle est jolie, intelligente et semble très sympathique, mais il ne faut pas que je m’entiche d’elle. Je détourne rapidement le regard et lance mon premier cours. Je m’accroche à tous les regards. Je veux être sûr que ce que je suis en train de dire, en train de faire les intéressent. A chaque fois, mon regard se pose de nouveau sur elle. Elle aussi me regarde. Elle me sourit. Elle joue aves son stylo, avec ses cheveux. Mon dieu cette fille est magnifique.

« Tu sais qu’on a pas le droit de faire cela. » Elle m’embrasse dans le cou et me pousse sur son lit. Je récupère ses lèvres dans un baiser passionné. C’est intense et inexplicable. Ce sont des sentiments qui ne s’expliquent pas. Enfin je crois. Ses lèvres dansent contre les miennes tandis que mes mains dessinent lentement les courbes de son corps. « Je sais… Mais ce n’est pas cela qui va nous arrêter. » dit-elle tout en laissant ses mains glisser sous ma chemise. Cela fait trois mois que nous nous fréquentons Daphne et moi. Je m’étais promis de ne pas succomber pour l’une de mes élèves et pourtant j’ai finis par le faire… En cours, elle ne cessait de m’envoyer des regards incendiaires, elle restait après la sonnerie pour me demander des conseils sur ses devoirs. Au fur et à mesure nous avons commencé à parler d’autres choses. Puis on a commencé à se voir en dehors des cours. De plus en plus régulièrement. Jusqu’au jour où j’ai craqué et où je l’ai embrassé passionnément. Depuis nous sommes ensemble. Enfin, officieusement. Je sais que je mets ma carrière en jeu en faisant cela, mais je n’arrive pas à lui résister. Elle m’attire, elle me rend dingue. Les baisers qu’elle est en train de me donner sont également en train de me rendre dingue de désir pour elle. A ses côtés, j’ai l’impression d’avoir de nouveau vingt ans. Elle m’entraîne dans les toilettes de l’Université pour un baiser tout sauf chaste, on se retrouve à la conciergerie pour faire un câlin crapuleux. Cette clandestinité me plaît. C’est excitant, c’est nouveau et c’est intense.

On n’a jamais arrêté. Daphne a finis par changer de section. Elle est partie en design pour que l’on évite de se retrouver dans le même cours. Officiellement, je ne suis plus son professeur, mais notre relation reste tout de même secrète. Personne ne doit le savoir. On reste dans une certaine illégalité et le danger de se faire prendre alimente notre relation. C’est excitant dans le fond. Comme tous les couples nous avons des hauts et des bas. Enfin en ce moment on a plus de bas qu’autre chose, mais je suis persuader que l’on va réussir à passer au-dessus de cela. Je crois que je suis amoureux. J’ai eu pas mal de femmes dans ma vie. Des petites amies sérieuses et des aventures d’un soir, mais je n’ai jamais aimé une femme comme j’aime Daphne. Elle a quelque chose d’exceptionnel, j’ai l’impression qu’elle me rend meilleur. Cela fait un bien fou d’être a ses côtés. J’aime nos soirées à la maison, notre petite vie qui ne se ressemble jamais. J’adore cela. L’amour rends aveugle ? Je crois bien…